Une image me vient en tête quand je pense à ce que Jésus a vécu quand il est retourné dans la ville ou il avait grandi. J’imagine qu’il était content de revenir chez lui, dans son village avec ses disciples pour l’accompagner. Il a sûrement pris le temps d’aller visiter sa famille, ses amis, ses proches.
Quand on nous raconte des retrouvailles, c’est censé etre la joie. Jésus avait quitté son village quelques années auparavant et n’y avait pas remis les pieds depuis.
Chez les juifs, le droit de parole dans les synagogues ne s’obtenait qu’à trente ans. A cet age, on considérait que l’enfant avait assez grandi pour lire les écritures et les commenter. On ouvrait le rouleau puis on prenait un passage dont on se servait pour édifier la foule qui écoutait. Jésus a donc eu l’honneur de pouvoir enfin le faire devant ses proches.
Je n’y étais pas mais je suppose que ca devait etre un grand moment pour Jésus. Comme il avait lu un passage d’Esaïe, il le commenta brièvement et se tu. Ce que l’histoire nous raconte ensuite est bouleversant. On s’est mis à le critiquer ouvertement au lieu de réfléchir a ce qu’il venait de dire et on l’a mis de coté. J’y pense et je trouve la situation embarrassante et déloyale. Nous sommes toujours inconfortables quand nous remettons les pieds dans un endroit que nous avons quitté il y’à longtemps. Nous espérons etre bien accueilli et nous allons tout faire pour rendre ca agréable.
Pour Jésus, ca ne s’est pas passé comme ca et ca m’a fais réaliser que cet exemple peut nous servir dans notre vie de tous les jours parce qu’il nous arrive de vivre de ces moments qu’on voudrait oublier et c’est toujours un plus dur moment à passer quand il s’agit de nos proches.
La réponse de Jésus ne laisse aucun doute. Il a répondu a ses disciples : Nul n’est prophète dans son pays. Il ne s’est pas élevé au dessus des autres ni abaissé en dessous, il s’est placé sur le même palier que ses contemporains et en a profité pour leur enseigner une leçon. Il en a profité pour nous enseigner une leçon à nous aussi.
Ce soir, je réalise que nous réussissons souvent à capter l’attention des étrangers mais quand il s’agit de nos proches, c’est très différent. La critique vient rapidement, le mépris aussi et le jugement qui en ressort est souvent blessant. Je crois que Jésus a voulu nous dire de ne pas trop nous en faire avec ca parce que ses paroles sont sans équivoques et ne laisse pas de place au doute. NUL, PERSONNE, ni vous, ni moi, ni l’autre. Nul n’est prophète dans son pays.
J’ai vécu une expérience bizzard cette semaine et j’aimerais vous en partager un petit bout afin de vous aider à transposer les paroles de Jésus dans votre vie.
Samedi dernier, ma conjointe et moi avons eu la bonne idée d’inviter famille et amis pour une épluchette de blé d’inde qui aura lieu juste avant la rentrée scolaire. Comme nous sommes les seuls à pouvoir recevoir, nous nous sommes dis qu’il serait de mise d’etre chaleureux et ouvert. Nous avons donc appelé familles et amis afin de les inviter. Le travail empêche une personne de venir, pour une autre, c’est les amis, pour une autre, c’est la distance, une autre ne me rappelle même pas etc… En date d’aujourd’hui, il n’y a que ma sœur qui viendra et probablement qu’elle sera seule.
Dernièrement, je discutais avec mon père et dans la conversation, je lui parlais d’une de mes activités a l’église. Pour moi c’était banal mais a ce moment, il me dit : Tu sais, ma conjointe n’est pas friande de Dieu et de la religion… Je ne connais pas tellement sa conjointe mais ca m’a laissé un peu a plat… qu’est-ce que ca peux bien faire à sa conjointe que je sois friand de Dieu. Pour le nombre de fois ou on se voit dans une année, je peux bien accepter de côtoyer ce genre de personne sans grincer des dents une fois rendu à la maison. Depuis quelques mois, ma conjointe et moi nous répétons que c’est dommage que la relation de mon frère soit terminée, que celle de ma sœur ait pris le bord du même coup, nous prions souvent pour que mon frère et ma sœur puisse trouver la bonne personne et etre heureux. Pourtant, je n’aurais pas fait ma vie avec la conjointe de mon frère, ni avec le conjoint de ma sœur alors quand je suis confronté à ce genre de mise en garde de la pars de mon père, je comprends que même si je suis très heureux qu’il ait enfin trouvé quelqu’un pour lui plaire, même si je crois l’avoir montré ouvertement et avoir été accueillant, je suis entrain de devenir le prophète maudit.
Tout a l’heure, j’ai eu envie de crier ma douleur de ces évènement passés et c’est la que ce passage de l’évangile m’est apparu dans la tête. Comme si Dieu voulait m’aviser encore une fois que c’est juste normal !
Et la je me vois entrain d’écrire sur ce passage d’évangile en priant Dieu de me donner la sérénité d’accepter les choses que je ne peux changer et je ressens la paix qui revient en moi comme si ces évènements disparaissaient dans les mains du tout puissant pour ne plus jamais revenir.
Prenons le temps de prier pour tout ceux qui se sentent rejeté par leurs familles, pour tout ceux qui, dans la solitude de leur cœur n’ont pas comme nous la flamme qui vient détruire la noirceur et demandons à Dieu de nous rendre la sérénité nécessaire pour ne pas rendre le mal pour le mal.
Amen.
Jean-Christian
